Dans la pellicule de Ginette
À l’approche de la fête des grands-mères, nous avons souhaité célébrer l’une des femmes de nos vies : notre mamie, grand-mère, mémé, mamy… Bref, celle qui nous régale toujours de ses bons petits plats, demande des nouvelles de notre “jules” et surtout, celle qui a porté des combats, qui a fait de nous la personne que nous sommes, celle que l’on regrette de ne pas appeler assez souvent et celle qui nous a parfois quitté trop tôt.
Cette femme là, nous avons voulu la célébrer aujourd’hui en parcourant les souvenirs de Ginette, fière maman et grand-mère comblée de deux petits enfants. En bavardant avec elle, nous sommes revenus sur les moments qui ont marqué sa vie de mère, de grand-mère, d’épouse, mais surtout de femme. Car ce sont elles que nous souhaitons mettre à l’honneur, les femmes qui nous inspirent, celles que l’on souhaite remercier, applaudir ou simplement saluer comme Ginette avec qui nous avons remonté le temps au fil des souvenirs qu’elle nous a si gentiment partagés.
On vous laisse faire connaissance avec elle.
Bonjour Ginette, comment vas-tu ? Tu peux te présenter en quelques mots ?
Bonjour, je vais très bien merci.
Je m’appelle Ginette, j’ai 74 ans. Pour tout vous dire, je n’aime pas beaucoup mon prénom mais bon dans les années 40-50 ça devait être la mode *rires* ! Il y a peu, nous avons fêté avec Hubert, mon mari, nos 50 ans de mariage. Ensemble nous avons eu une fille, qui a aujourd’hui 49 ans, et deux petits enfants que j’affectionne beaucoup, Clara et Tom. J’ai travaillé à la banque après mon brevet d’études et je ne l’ai plus jamais quittée pendant 38 ans !
Avant d’être grand-mère, tu as été la maman d’une petite fille. Tu te souviens comment tu l’avais annoncé à ta mère à l’époque ?
C’est vrai que ça remonte mais je me souviens que j’étais tellement contente d’être enceinte. Ma mère était ravie d’apprendre qu’elle allait être grand-mère à nouveau. Elle qui était déjà grand-mère de 5 petits enfants.
Des années plus tard, ça t’a fait quoi d’apprendre que tu allais être grand-mère à ton tour ?
J’attendais que ça d’être grand-mère. En étant parents d’une jeune fille, on avait très hâte qu’elle ait des enfants à son tour. On ne peut qu’être ravie de ces nouvelles là, c’est la vie, c’est ce qu’il y a de plus beau au monde. C’est magnifique de donner la vie. Avoir une descendance c’est l’aboutissement d’une vie.
Quelle est la première personne avec qui tu avais partagé la nouvelle ?
Je l’ai bien évidemment d’abord partagé à ma famille et puis je l’ai raconté à tout le monde *rires*. À la banque où je travaillais, tout le monde l’a su ! Je me confie peut-être un peu facilement, mais ça se cache pas ces choses là,
j’étais tellement heureuse il fallait que je le raconte à tout le monde !
Ta grand-mère à toi, elle était comment ?
Je n’ai jamais connu ma vraie grand-mère. Mais quand j’étais petite, il y avait la mémé Lassaigne comme on l’appelait. C’était une dame d’un certain âge dont ma mère s’occupait car elle habitait près de chez nous. Elle me gardait pendant que ma mère travaillait à l’usine et tous les midis d’école je mangeais chez elle. Je me souviens qu’elle s’occupait de nous, elle nous tricotait des vêtements, des chaussettes, des gilets et venait manger chaque dimanche à la maison ! C’était comme notre rituel. Elle n’avait personne et nous, nous n’avions qu’elle. Pour nous c’était notre grand-mère.
C’est vrai que ça ne va pas toujours tout droit la famille, mais parfois je me dis que cette grand-mère de coeur vaut sûrement bien mieux que n’importe quelle grand-mère de filiation qu’on aurait pu avoir.
Au final ta maman était une femme très indépendante pour l’époque ?
On peut dire que ma mère a eu une vie extrêmement difficile. Mon père l’a quittée alors qu’elle était enceinte et avait deux enfants en bas âge. Elle a dû se débrouiller en travaillant à l’usine tous les jours de 5H À 13H et en enchaînant des ménages l’après-midi. Elle nous a élevé toute seule mais a toujours veillé à ce que nous ne manquions jamais de rien.
Comment trouves-tu que le rôle de grand-mère a évolué au fil des générations ?
Déjà, il faut dire qu’aujourd’hui les grand-mères sont jeunes ! À l’époque on les appelaient « mémé », elles restaient auprès du feu à tricoter. Maintenant les grand-mères sont actives, certaines travaillent encore, sont sportives. Je pense que la vie a beaucoup évolué et les mamies aussi.
Bien plus que simplement garder nos petits-enfants, on essaie de leur apprendre des choses, d’être attentifs à eux. En tant que grand-mère on peut avoir un regard différent et s’attarder sur des détails que les parents ne voient pas forcément au quotidien. C’est d’ailleurs parfois difficile de garder la bonne distance, de ne pas trop s’immiscer dans l’éducation de l’enfant en laissant place à leur mère.
Ce qui a beaucoup évolué aussi, ce sont les photos. Aujourd’hui avec les smartphones, elles font partie intégrante de notre quotidien. Quel rapport entretiens-tu avec ?
J’aime beaucoup les photos, on les regarde souvent avec Hubert, que ce soit sur papier ou projetées sur la télévision. Se remémorer ses souvenirs, c’est parfois touchant à en pleurer, il y a tant de choses qui nous reviennent en mémoire quand on regarde une photo. Les années passent tellement vite !
Et puis, avec ma fille et mon mari, on a la chance d’être beaucoup partis en vacances alors ouvrir un album ça nous permet de retracer tous les endroits où nous sommes partis et ça on y tient beaucoup.
Est-ce qu’on trouve beaucoup de photos dans ta maison ?
Bien sûr, j’ai des photos de ma fille, de mes petits enfants, et de nos parents. C’est très important de garder des photos des parents, ce sont eux qui nous ont donné la vie, il ne faut pas l’oublier. Ça compte beaucoup pour nous d’être entourés de ceux qu’on s’aime. On se sent un peu moins seuls.
Souvent les gens disent “Si ma maison brûle, la première chose que j’emporte avec moi, c’est mes photos”. Tu emporterais quelles photos toi Ginette ?
Je n’ai jamais pensé que la maison pouvait brûler *rires* mais c’est vrai qu’on a des dizaines d’albums auxquels on tient beaucoup. Heureusement on en a aussi plein sur l’ordinateur !
Je pense que j’emporterai une photo de ma fille Karine avec Arthur, notre chien. Elle nous rappelle tellement de bons moments partagés avec notre cabot. Quand je la regarde je revois notre fille en train de faire ses devoirs, le chien toujours à côté d’elle. Elle le câlinait, l’entourait de ses bras, l’habillait, lui mettait même des pulls ! C’est des petits détails qu’on oublie pas ça, c’est magnifique.
Petite, je n’ai jamais eu de maison à moi. Ma mère n’avait pas les moyens, alors construire une maison c’était quelque chose de fort. Bien plus qu’une maison, on a construit une vie, une famille. Il faut dire qu’on n’était pas Rothschild ! On est parti de zéro alors, on a travaillé dur pour l’avoir. Tout ce qu’on a aujourd’hui, on ne le doit qu’à nous. Et je suis contente de savoir qu’on la lèguera à nos enfants et nos petits enfants. Ça fait 43 ans qu’on habite dans cette maison vous vous rendez compte ? Après ça n’est qu’un bien matériel, ça n’a aucune valeur à côté des gens qu’on aime.
Sur cette photo on avait seulement 23 ans…
Même si on se dispute souvent, on ne pourrait tellement pas se passer l’un de l’autre ! Malgré les hauts et les bas, on est accrochés pour la vie. On mourra ensemble.
Et enfin, je choisirai une photo où nous sommes tous réunis comme celle-ci ! Elle est belle cette photo hein ? Je m’en souviens comme si c’était hier, on était sur le barrage. Regardez comme il était beau mon ch’tit, il est tellement mignon sur cette photo.
Mille merci Ginette de nous avoir partagé tous ces souvenirs, c’était un plaisir de remonter le temps avec toi et découvrir ton histoire.
Avant de partir, tu nous fais un petit Cheeeeerz ?